mercredi 11 mai 2011

JEAN LUC LE TENIA : Le Mans a perdu son Ame



"Me suicider, J y pense tous les jours .. Chantait Jean Luc le tenia dans une de ses chansons "tous les jours". Jean luc est malheureusement passé a l'acte ce 3 mai 2011 et c'est avec beaucoup de tristesse que tous ces fans ont appris la nouvelle cette semaine.

La France vient de perdre rien de moins que son Kurt Cobain et son Daniel Johnston. Jean luc, C'etait une sorte de type ordinaire, notre voisin de palier, avec ses angoisses, ses frustrations. De la poesie toujours simple et spontanee.C'est justement par ses chansons (Il nous en laisse pres de 1200 publiees sur une vingtaine d albums) et ses concerts toujours endiablés que ce voisin de palier devenait un type unique et extraordinaire.

Ses chansons etaient toujours a la limite de l ebauche, ecrites et enregistrees tres vite qu' Ignatus, chanteur lui aussi qui l'a signé sur son propre label Ignatub n hesitait pas a rapprocher de l'art brut. Cette spontaneite et fraicheur transparait dans son oeuvre.

Je me devais de re-poster cette emission que nous avions realisé en 2004 , je sais que les documents le concernant sont assez rares. Ce fut un formidable moment que nous avons passé ensemble , l'enregistrement s etait fait avant un de ces concerts a la fleche d'or. Nous avions bu quelques bieres ensuite dans un bar a cote d'Aligre fm. On avait parlé de la perception de sa musique par une partie du public qui commencait a l'enerver, ce coté "rigolo, phenomene de foire" et puis nous nous somme rendu a la fleche d'or ou il a fait sa "balance" ( pas tres compliquee techniquement : un type et sa guitare) et au bout de deux titres le public commencait deja a se rapprocher de la scene. Il a alors lancé au public "rendez vous tout a l heure pour la suite de la balance".

Il m'avait offert alors sa cassette "tous les matins" ou son ecriture evoluait deja (utilisation abondante du clavier sur celle -ci d ailleurs ), confirmant toute sa sensibilité et son talent d'ecrivain de moins en moins brut, en fait.

Car voila, Jean Luc etait drole, un veritable entertainer. Sa musique, engendree par une certaine souffrance, n'est absolument pas deprimante. Elle est fine, simple, tres directe, parfois a la limite de la pudeur. Elle touche droit au but. Et j'ai rarement vu un public aussi heureux qu a la fin dun concert de Jean Luc.

Il parait que ce sont toujours les meilleurs chanteurs francais du monde qui partent les premiers.

Merci l'artiste.

telecharger l emission

1 commentaire:

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

MORT DE JEAN-LUC LE TÉNIA DE SON VRAI NOM JEAN-LUC LECOURT

Lorsque claquera la Porte, s'ouvrira le grand show cosmique.

Effrayant, inouï ou intime et serein selon l'imagination, les craintes ou les espérances de chacun, le passage ne sera finalement qu'une formalité.

Au-delà de la pourriture, la Lumière.

L'atroce, l'immonde, l'épouvantable pourriture est l'ultime illusion à chasser, le dernier piège à éviter, la suprême insignifiance à mépriser. Une fois le cadavre sous la stèle, le spectacle doit continuer. Après les horizons bornés du temps, l'Éternité. Qui n'est rien d'autre que l'affranchissement de la conscience d'un cadre physique, matériel, la libération de l'esprit des limites d'une durée linéaire.

La mort est une aventure à vivre, une expérience unique à ne manquer sous aucun prétexte. La mort, voyez-vous c'est aussi l'humour.

Nos restes que dévore le ver et que corrompt la fange ne sont qu'inoffensives grimaces de la matière. Et le marbre recouvrant nos os, qu'un masque grotesque. Rien que des drôleries puantes. Pas de quoi élever des autels, et nul besoin non plus de les conserver dans des bocaux ou de les embaumer. Chaque destinée est un trésor autrement plus intéressant que ces puériles poteries funéraires.

Un homme qui meurt laisse tout derrière lui, c'est une banalité de le dire. Pourtant, la plupart des gens follement attachés à ce qui est périssable s'acharnent à accumuler passionnément des biens temporels. Peut-être à travers ces possessions ont-ils l'impression de prolonger, densifier leur existence... Châteaux et or, qui ne sont qu'assemblages d'atomes voués à de perpétuelles transformations et recyclages -même si c'est à l'échelle géologique-, châteaux et or disais-je contempleront du haut de leur immuable indifférence leurs maîtres lorsque ces derniers seront étendus au fond de leur cercueil. Envers ceux qui leur auront manifesté de chaleureuses affections, les objets se montreront bien ingrats à l'heure du grand départ...

Aussi, préférons un sage et relatif détachement à l'égard de la matière. S'enchaîner à ce fardeau de poussière, c'est s'embarquer pour le grand Ailleurs avec d'amers mirages. Le dépouillement matériel libère l'esprit, allège le coeur.

L'existence terrestre est l'apprentissage grandeur nature de l'Homme et sa dépouille en route pour le cimetière, le point limite entre deux extrêmes. Derrière, la misère. Devant, l'infini.

Nul ne connaît la mort, personne n'a jamais côtoyé le Mystère, aucun vivant ne peut dire un mot de ce qui se passe dans la tombe mais tous ont l'intuition d'un endroit sans limite. Même les plus sots, les plus noirs, les plus incrédules, les plus obtus, les plus lourds des esprits ont cette intuition.

La tombe n'étant que le promontoire de l'infini, répétons-le, le grand show doit continuer...

Raphaël Zacharie de IZARRA

PS :

Le suicide est un acte grave qui engage toujours l'intéressé, à ses risques et périls... Jean-Luc, quelle que soit la raison de ton geste, je ne l'approuve pas.